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Connaissez vous l’histoire de l’assiette ?

On l’utilise chaque jour mais que savons nous vraiment de leur histoire, quand, qui, comment l’assiette est entrée dans les restaurants et dans les foyers des Français.

La naissance de l’assiette

Des vestiges archéologiques d’assiettes en terre cuite, en bois, en métal et même en pâte de verre moulée, sont retrouvés dès l’Antiquité. La vaisselle de la civilisation gréco-romaine est caractérisée par des récipients dont l’emploi et la forme peuvent être considérés avoir inspiré l’assiette, telle la phiale grecque ou la patère romaine. Dans la civilisation arabo-andalouse, la pièce de vaisselle qui évoque le plus l’assiette est l’ataifor (es).

L’« assiette » au Moyen Âge désigne une succession de services au cours d’un repas : une assiette de viandes en sauce, une assiette de viande grillée, etc. Les aliments tels les viandes et légumes sont servis sur un tranchoir, appelé aussi tailloir : cette plaque ronde, rectangulaire ou carrée en bois, en verre ou en métal (argent ou or pour les plus riches), est garnie d’une ou de plusieurs épaisses tranches de pain rassis qui absorbent le jus des viandes, la sauce et les graisses. Cette tranche de pain rassis est nommée progressivement tranchoir par métonymie. Le tranchoir est parfois partagé avec le voisin de table, d’où le terme de compagnon. Ce tranchoir imbibé de sauce est distribué à la fin du repas aux paysans, mendiants ou animaux. Les tranchoirs à partir du XVe siècle subsistent uniquement sous la forme de cette plaque. Les potages, bouillons et brouets sont mangés avec une cuillère dans des écuelles.

L’assiette en Europe

En Europe, l’assiette comme telle, qui n’est au fond qu’un tranchoir solide à bords relevés, fait son apparition sur les tables des rois au début du XVIe siècle mais les tranchoirs subsistent jusqu’au début du XVIIe siècle. Sa forme plate “assise” est à l’origine de son nom.

François Ier en commande en étain, en argent, en or, en faïence. L’engouement pour la porcelaine de Chine au XVIe siècle incite ce pays à produire des modèles décorés à l’occidentale. Elles servent surtout de symboles de richesse, présentées sur des dressoirs. La légende veut que ce soit le cardinal Mazarin qui ramène l’assiette creuse (appelée « mazarine ») d’Italie en 1653.

Pour financer ses nombreuses et ruineuses guerres contre des puissances étrangères, Louis XIV demande que soient fondus tous les objets et meubles en or et en argent du royaume. Cette décision touche directement les services de table de l’aristocratie, qui se tourne alors vers la faïence.

Sous le règne de Louis XV, l’industrialisation de la fabrication de pièces de vaisselle en faïence et en porcelaine permet de démocratiser l’utilisation de ces pièces. On retrouve ainsi ces assiettes sur les tables des gens du peuple qui jusque-là mangeaient dans des écuelles d’abord en bois puis en terre et en métal, les gens plus riches se distinguant dès lors par la multiplication d’assiettes selon les services (assiettes à soupe, à dessert).

Les assiettes en faïence, notamment celle de Nevers était un cadeau typique au XVIIIe et XIXe siècle.

Au XXe siècle, le marché de la vaisselle de table propose des assiettes aux formes (la ronde restant la plus répandue), matières (verre, porcelaine, bois, métal, céramique, mélamine, inox, etc.) et couleurs variées. Au début du XXIe siècle, le marché des assiettes jetables (en mousse de polystyrène, en matière plastique ou en carton) à usage unique qui répondent à un besoin de praticité, connaît des difficultés en raison de la crise économique, d’un manque de merchandising et de valorisation.