L’été hors norme de l’hôtellerie-restauration
Des restaurants qui refusent du monde, des hôtels qui réduisent la voilure et des offres d’emploi qui pullulent. Cet été, la visibilité de la crise de main-d’œuvre qui frappe le secteur de l’hôtellerie-restauration –loin d’être nouvelle– a grimpé d’un cran malgré les efforts engagés. Une situation “jamais vue”.
“2h pour livrer ma commande… Même ma grand-mère cuisine plus vite.” Plutôt surprenant d’être accueilli par un tel commentaire de client placardé à l’entrée du Burger King de Vannes. Sur l’affiche, la réponse de l’enseigne affirme en gros caractères: “on recrute aussi des seniors. Quelles sont les coordonnées de votre grand-mère?” En ce jeudi soir début août, les clients se succèdent aux bornes de commande du restaurant, le personnel s’active et partout –vraiment partout– des écriteaux rappellent que Burger King embauche. Une campagne décalée que la chaîne de fast-food a lancée cet été, dans la lignée d’une première opération de recrutement nationale à l’été 2021, astucieusement intitulée “Recrutez-nous”.
L’hôtellerie-restauration manque de bras et le fait savoir. Alors certes, rien de vraiment nouveau sous le soleil estival brûlant. La pénurie de main-d’œuvre frappe de nombreux pans de l’économie depuis plusieurs mois, quand ça ne se compte pas en années. Mais pour le secteur au million de salariés en France, la crise de personnel a grimpé d’un cran depuis le Covid. Au point que le Club hôtelier d’Angers qui rassemble les 45 établissements de l’agglomération se fendait en juin d’un communiqué au ton alarmiste: “nous n’avions jamais vu cela”.
Les deux années de pandémie n’ont pas que laissé nombre d’hôtels et de restaurants exsangues, elle les a aussi saignés en collaborateurs: 250.000 en moins au niveau national. Les besoins sont criants. Dans l’agglomération d’Angers, “nous sommes 45 hôtels et par exemple, nous recherchions au même moment 24 femmes de ménage, raconte Karine Neveu, responsable de l’hôtel l’Univers et de la commission recrutement du Club hôtelier d’Angers. Il n’y a pas assez de monde pour répondre à tous les besoins.” “Il est désormais plus difficile de recruter”, reconnaît Burger King France qui précise toutefois que la difficulté varie d’une région à l’autre: “le constat est réel dans certaines régions comme l’Ile-de-France ou les zones frontalières de l’Est de la France, et peu voire inexistants dans d’autres.”
Fermer un jour de plus par semaine, bloquer volontairement des chambres sur les sites de réservation…
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Source: Challenge