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LES PIRES CLIENTS AU RESTAURANT

Celui qui a dit que le client était roi n’a jamais travaillé dans un restaurant. Voilà les pires cas recensés par quelques chefs et serveurs.

L’ARROGANT PROFESSIONNEL

Il ne dit pas bonjour, ni s’il vous plaît. Il parle fort, au téléphone, avec des gestes pour commander en même temps, en claquant des doigts, parce que, voyez-vous, il n’a pas que ça à faire, lui. À voir l’importance qu’il se donne, il est en train de désamorcer une guerre nucléaire (mais il est en fait en train d’engueuler sa secrétaire – cette nouille – parce qu’il ne trouve pas le dossier qu’elle a rangé).

Si un détail ne lui plaît pas, il va monter sur ses grands chevaux parce que “il connaît le patron”. Il fait un massacre dans son assiette, mais ne mange presque rien, trop occupé à gesticuler.

Il y a fort à parier qu’il va draguer la serveuse, voire essayer de la peloter. Et ne lui laissera pas de pourboire.

L’ÉTERNEL INSATISFAIT

L’eau est trop froide, le poisson n’est pas assez cuit, la serviette est salie. Il lui faut plus de sauce, moins de musique. Il a trop chaud, puis se plaint des courants d’air. Il est capable de commander un steak “saignant plus, non pas vraiment à point” puis le renvoyer parce qu’il est trop ou pas assez cuit. Il part aux toilettes au moment où son assiette est servie, puis trouve que le plat est froid.

On ajoutera ici les indécis qui veulent “épicé, mais pas piquant“, qui n’arrivent pas à se décider entre le thon et le veau et qui demandent un plat qui ne figure pas au menu.

Il (ou elle) passe son temps à soupirer, à froncer les sourcils à bien faire sentir aux serveurs que – décidément – il n’est pas content. Il va négocier que le café, voire l’entrée, lui soit offert. Il risque même de laisser entendre qu’il va rédiger une critique assassine sur Tripadvisor ou autre. Et pourtant il reviendra.

L’INFLUENCEUSE (PRESQU’)ÉCLAIRÉE

Comme elle regarde Top Chef, Chef’s Table et autre Meilleur pâtissier, elle est forcément experte en gastronomie. Elle espère les derniers produits tendances (la betterave, c’est déjà passé, le chou-fleur est au top), explique à toute la tablée que «bien sûr le canard ça se mange rosé, tu n’y connais rien», elle se gargarise de noms d’établissements prestigieux (où elle n’ira jamais) et appelle les chefs par leur prénom.

Bien sûr, elle nourrit au moins un compte Instagram, si pas un blog et prend des photos de tous les plats, souvent en faisant changer l’emplacement de la déco de table pour satisfaire l’image.

Son équivalent masculin est “hyper connaisseur” en vins et se gausse de noms de domaines, de cépages et de millésimes, de préférence ceux qui ne sont pas à la carte pour qu’on ne puisse pas mesurer ses connaissances réelles.

LES FAUX-ALLERGIQUES

Vous n’aimez pas la coriandre? Dites-le simplement plutôt que de vous prétendre allergique. Cela évitera l’excès de prudence qui consiste à nettoyer de fond en comble tout ce qui aurait pu toucher l’ingrédient incriminé. Temps pendant lequel votre plat n’est pas en train d’être préparé.

Les modes poussent comme des petits-pains (sans gluten) et chacun y va de son allergie ou mode de consommation. C’est un casse-tête pour les cuisines qui souvent font de leur mieux. Mais quand sur la même tablée, il y a un végétarien, un allergique au gluten, un autre au lactose et un troisième qui mange sans sel, il y a de quoi en perdre son latin.

LES PROFITEURS RADINS

Ils arrivent à cinq ou six, exigent une carafe d’eau, en vont «se partager les entrées». En fait, ils commandent deux entrées pour l’ensemble de la table. Ils choisissent forcément les plats les moins chers, ne partageront pas l’addition («il n’y a que Paul qui a pris une bière») et bien évidemment ne laisseront pas de pourboire.

Dans cette catégorie, il y a aussi ceux qui viennent seulement profiter des toilettes, qui veulent payer par carte, même un seul café. Ou encore celui qui a renversé son verre et qui en veut un autre gratuitement (alors qu’il est fautif).

Mais ces cas ne sont peut-être pas les pires. Au moins, ils sont présents. Les pires sont ceux qui réservent et ne viennent pas sans prévenir. De préférence une table de six un samedi soir…