Hôtellerie restauration, pourquoi les palaces ne font plus rêver… les salariés
Le secteur de l’hôtellerie-restauration manque de bras, alors que la saison estivale devrait faire le plein de touristes. Même les palaces sont touchés. Dans « La Story », le podcast d’actualité des « Echos », Pierrick Fay et ses invités s’interrogent sur la façon dont le secteur s’adapte à la pénurie.
C’est presque l’équivalent de la population d’une ville comme Lille ou Rennes. Selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, plus de 200.000 postes étaient à pourvoir au printemps pour l’été 2023. Le secteur fait en effet face à une crise du recrutement depuis plusieurs années, avant même la crise du Covid, même si les deux confinements ont contribué à éloigner une partie du personnel de ce secteur d’activité. Depuis la pandémie, l’hôtellerie-restauration a en effet perdu 110.000 employés en France.
Tous les secteurs sont touchés, depuis la brasserie au camping, en passant par les chaînes hôtelières. Plus surprenant, la crise du recrutement n’épargne pas le secteur des palaces et du luxe. Si les clients fortunés, notamment étrangers, sont revenus en masse ces derniers mois, le personnel, lui, n’a pas retrouvé le chemin des cuisines, des réceptions, des room services, ni du ménage. Ces grands hôtels de luxe souffrent en effet d’une organisation très stricte face à une clientèle exigeante et ne sont pas non plus réputés comme plus rémunérateurs. Ils sont aussi gourmands en main-d’oeuvre, ce qui pèse naturellement sur leur rentabilité.
Appel de la finance
Dans ce contexte de tensions et alors que la saison estivale s’annonce bonne en France (malgré les annulations enregistrées ces derniers jours en raison des émeutes intervenues en France), les gérants du secteur doivent adapter leur logique de recrutement et parfois les contraintes horaires de leurs salariés pour les attirer et les retenir. Le secteur des palaces pâtit notamment d’une réputation d’exigence qui ne favorise pas toujours la fidélité salariale. Même dans la célèbre Ecole hôtelière de Lausanne , de nombreux diplômés préfèrent finalement succomber à l’appel de la finance ou du monde du luxe, jugés plus rémunérateurs.
Source: Les Echos