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Pénurie de main d’œuvre dans l’hôtellerie-restauration:

“il faut partager la valeur avec les salariés”

Face aux difficultés de recrutement dans l’hôtellerie-restauration, le président de l’Umih saisonniers appelle à “partager la valeur avec les salariés”.

Alors qu’une très belle saison s’annonce pour l’hôtellerie-restauration, le secteur souffre d’une pénurie de main d’œuvre. Les difficultés ne sont pas nouvelles, mais elles se sont aggravées avec la crise sanitaire. “On a eu un pic jusqu’à 250.000 [emplois non pourvus] en mai”, confirme Thierry Grégoire, président de l’Umih saisonniers, ce midi sur BFM Business.

“On ne reviendra plus jamais comme avant”

Ce sont notamment les plus jeunes, une part importante des salariés du secteur, qui se détournent de ces emplois, jugés contraignants et pas assez payés.

“Il y a eu un phénomène d’évaporation de salariés”, assure Thierry Grégoire. “Les choses sont en train de changer, on ne reviendra plus jamais comme avant. Dans les pratiques commerciales, dans la qualité des prestations et des services […], notre clientèle veut évoluer. En termes de recrutement les choses aussi doivent évoluer […]. Il faut partager la valeur, il faut donner du sens au travail”, avance-t-il, assurant que cela “ne fait pas plaisir à certains grincheux” mais qu’ils “disparaîtront”.

“Transmettre les affaires”

Pour Thierry Grégoire, également président du groupe NT Hotel Gallery qui exploite plusieurs hôtels à Toulouse, le rôle des chefs d’entreprises de l’hôtellerie-restauration est de “savoir à qui transmettre [les] affaires”.

Il faut “associer” les nouvelles générations et “passer par des cursus de formation”, estime-t-il. La rémunération est “évidemment un élément”, mais “ce n’est pas le seul” à prendre en compte, il y a aussi les conditions de travail, comme “les deux jours de repos consécutifs”, et le logement.

“Tous ces sujets-là, on doit pouvoir les mettre sur la table […]. On sait prendre soin de nos clients, on doit savoir prendre tout aussi soin de nos salariés”, assure Thierry Grégoire, pour qui c’est le “sens de l’histoire”.

Même ton du côté de David Bettan, directeur général du groupe Beaumarly, également présent sur le plateau de BFM Business ce lundi midi. “Les entrepreneurs doivent investir dans le capital humain”, estime le dirigeant, dont l’entreprise exploite une vingtaine d’établissements, essentiellement des hôtels et restaurants à Paris. “Au-delà de l’aspect salarial, au-delà de l’aspect intéressement, il faut être capable de donner une vision à ses salariés”, avance David Bettan.

 

Source: BFMTV