Hôtellerie, restauration : les métiers qui recrutent
La France est, avec le Canada, le seul pays du G7 qui a vu sa population active augmenter depuis le Covid-19 (étude Reuters). Cette baisse du chômage couplée à la progression du nombre de créations d’emplois (+ 11,9 % en 2022 par rapport à 2021, Pôle Emploi) ont conduit à un dynamisme du marché du travail.
Des difficultés de recrutement
Pour autant, six entreprises sur dix ont des problèmes pour recruter (baromètre La Tribune). La Corse et la région PACA sont les zones les plus touchées et les services à la personne, le commerce, l’hôtellerie, la restauration et l’éducation sont les secteurs les plus impactés. À titre d’exemple, il manque aujourd’hui 100 000 salariés dans l’hôtellerie-restauration (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, Umih).
Comment expliquer cette pénurie de ressources ? Outre des conditions de travail parfois difficiles, les employeurs déplorent le déficit d’attractivité de leurs métiers et le manque de candidats qualifiés dans leur branche. « [Il faut] remédier à ce problème qui est le problème numéro un des entreprises françaises aujourd’hui » a déclaré le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire (LCI, 10 juillet 2022).
Améliorer les conditions de travail
« Quand il y a des tensions sur le marché du travail, les employeurs doivent être plus attractifs, améliorer les conditions de travail et monter les salaires », a analysé la Première ministre dans sa déclaration de politique générale devant les parlementaires (6 juillet 2022).
« Aujourd’hui, la situation de l’emploi a changé dans notre pays. De nombreuses entreprises, dans toutes les filières, dans tous les métiers et dans tous les territoires cherchent à recruter. Cette situation a des vertus. Elle impose aux employeurs d’améliorer les conditions de travail, de questionner leur mode de management et d’œuvrer à l’attractivité de leurs métiers. »
Pour les entreprises, l’enjeu est donc d’assurer des progressions salariales et de développement de carrière suffisantes pour garantir l’attractivité de leur secteur.
Or, pour ce faire, « l’un des meilleurs leviers à court terme » reste les salaires, affirme Bruno Le Maire (LCI, 10 juillet 2022). « L’hôtellerie et la restauration l’ont très bien compris : ils ont fait passer des hausses salariales importantes. » Dans ce secteur, la grille des salaires minimums a, en effet, été réévaluée de 16 % en moyenne grâce à un accord signé en février 2022.
Hervé Becam, vice-président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih), salue « une grande avancée » et assure que les négociations se poursuivent pour améliorer encore davantage les conditions de travail.
D’autres employeurs, par exemple, proposent des solutions de logement à leurs saisonniers, afin d’éviter les frais de déplacements quotidiens.
Former les candidats aux secteurs qui recrutent
Pour parer à l’inadéquation du profil des candidats avec les secteurs qui embauchent, la formation représente une clé essentielle. En ce sens, le plan de développement des compétences est un atout non négligeable. Il permet aux salariés de suivre des actions de formation à l’initiative de leur employeur, par opposition aux formations qu’ils peuvent suivre de leur propre initiative grâce à leur compte personnel de formation.
D’autres solutions peuvent également être mises en œuvre. Ainsi, pour répondre au besoin de candidats qualifiés, le président Emmanuel Macron a, lors de son allocution télévisée du 14 juillet, souhaité que :
- Les réformes proposées aux demandeurs d’emploi soient adoptées aux besoins du pays ;
- Les réformes du RSA et de France Travail permettent au pays de répondre plus efficacement à la réalité sociale et économique ;
- Le rapprochement des jeunes avec le monde de l’entreprise s’intensifie tout en réformant le lycée professionnel ;
- L’amélioration de la formation pour le travail des séniors permette à chacun de pouvoir travailler tout au long de sa carrière.
Source: Gouvernement.fr