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Crise de la restauration :

« Le prêt garanti par l’État est une bombe à retardement »

Si les défaillances d’entreprises de la restauration n’ont pas encore explosé, le secteur est très fragilisé. L’emprunt qui devait les sauver est devenu un boulet…

 

Ce devait être une bouée de sauvetage pour continuer à flotter par temps difficile, c’est devenu un boulet qui risque d’entraîner par le fond nombre d’enseignes de restauration.

Le temps du remboursement du prêt garanti par l’Etat (PGE) est arrivé, mais la météo économique n’avait pas prévu le coup de grisou de la crise géopolitique ukrainienne. Inflation, flambée des prix de l’énergie, taux de rentabilité en baisse… les restaurateurs sont asphyxiés.

Comme ce professionnel du Pont des Demoiselles, qui a pris de plein fouet le retournement de conjoncture. La cinquantaine passée, il pensait avoir tout vu, mais le vieux routier avoue aujourd’hui son désarroi.

Obligé de fermer le soir

Il y a d’abord eu l’onde de choc de la crise sanitaire qui a asséché le vivier de main-d’œuvre dans un secteur habituellement fourni avec beaucoup de turn-over. « Nous sommes pris à la gorge reconnaît-il.

Le recrutement de personnel est devenu un casse-tête. On ne trouve plus de candidats. À tel point que pour assurer le service du soir, on fermait de plus en plus tard. C’était devenu impossible et j’ai décidé de n’ouvrir qu’à midi. Notre activité et notre chiffre d’affaires en ont évidemment pris un coup et maintenant il faut rembourser en plus l’emprunt garanti par l’Etat.

Pour y arriver, on a décidé de rouvrir deux soirs par semaine, mais ce n’est pas suffisant. À ce rythme, je serai obligé de mettre la clef sous la porte.

L’emprunt d’Etat est une bombe à retardement ». Un désespoir et une angoisse largement partagés dans le milieu.

Pour l’instant les défauts de paiement concernent surtout les fournisseurs, en première ligne, mais les mois à venir risquent de se solder par une hécatombe. Pas rassurant.

Source: La Depeche

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