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Que risque-t-on quand on part d’un restaurant sans payer ?

Il s’agit du délit de filouterie et il est condamné par la loi.

Les réseaux sociaux ont été en émoi ce week-end de juillet avec l’affaire du restaurateur de Saint-Quentin, dans l’Aisne, qui a publié la photo d’un groupe de huit personnes parties sans payer de son établissement. Les visages avaient préalablement été recouverts de l’emoji en forme de « petits cacas » et ne sont donc pas reconnaissables. Quels sont donc les risques pour les auteurs  ?

Selon le site service-public.fr, «  partir sans payer d’un restaurant, d’une station-service, d’un taxi ou d’un hôtel est un délit de filouterie . » Pour les amoureux des mots, les termes « grivèlerie » ou «  resquille » sont aussi utilisés. Et pour les plus jeunes, partir sans payer d’un restaurant est un « resto-basket ».

Ce délit s’applique aussi aux conducteurs qui passent les péages autoroutiers sans payer. Il s’agit alors d’une filouterie de péage.

Une différence existe entre la filouterie et le vol. «  La filouterie se distingue du vol, car l’auteur doit s’être fait servir et non se servir lui-même. » À la différence de partir sans payer d’une station essence où, dans ce cas, il s’agit d’un vol puisque l’auteur s’est servi lui-même.

L’auteur d’un délit de filouterie risque 6 mois de prison et 7 500 € d’amende.

Pour être condamné, il faut trois conditions : avoir utilisé le service d’un professionnel, savoir qu’il est incapable de payer ou être délibérément décidé à ne pas payer ce service et être de mauvaise foi, c’est-à-dire n’avoir jamais eu l’intention de payer.

 

Un recordman du « resto-basket » en Picardie

En Picardie, un homme a déjà été condamné 52 fois pour ce genre de fait. En octobre 2020, ce sexagénaire est parti, une nouvelle fois, sans payer le repas qu’il avait consommé, au restaurant Le Zinc Bleu, à Beauvais. Cet homme était sans emploi et sans domicile fixe. Il n’a pas eu de 53ème condamnation. Le tribunal a estimé qu’il était atteint de «troubles du discernement».

Pour rappel, dans l’affaire saint-quentinoise de ce mois de juillet, le restaurateur a laissé deux jours aux « filous » pour venir régler l’addition. Autrement, une plainte sera déposée.